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Les partages d'Elvin

18 mai 2012

Il est possible de ne plus souffrir - Denis Marquet

 

Il est possible de ne plus souffrir

  " Le lieu où nous nous demandons de quoi nous souffrons est cela même dont nous souffrons. "

Tariq Demens


Il est un lieu en nous où règne l'obsession de la souffrance et où, dans le but de l'éviter ou de l'annihiler, nous ne cessons de nous interroger sur ses causes. Nous pouvons chercher celles-ci dans le monde extérieur, attribuant alors notre souffrance à ce qui n'est pas nous : autrui ou évènements. Nous nous efforçons donc de changer ceux-ci, avec quelques succès apparents et bien des échecs réels. Car il est mal-aisé de contrôler les circonstances de notre vie et encore davantage de changer autrui. Si nous y parvenons, c'est au prix d'une grande tension, de l'angoisse que le résultat ne soit pas durable et, pour ce qui ce qui concerne autrui, d'une réaction souvent violente à une emprise toujours ressentie elle-même comme violence. Parfois, désespérant de dompter les causes extérieures de notre souffrance, nous cherchons quelque soulagement dans la plainte.

Avec plus de lucidité, nous en arriverons peut-être à quitter la posture de victime en situant les origines de notre mal-être en nous-mêmes. Nous nous efforcerons alors de changer ce que nous sommes. Là encore, les résultats sont incertains. Un premier écueil est le sentiment de culpabilité (si je souffre, c'est à cause de moi), nouvelle source de tourment. Parvenons-nous, au prix d'un gros effort, à modifier certains de nos comportements ?

Les psychanalystes le savent, les symptômes se déplacent et, quand l'un se retire, souvent un autre prend sa place. En outre, même si nous obtenons un réel changement, un pénible constat nous attend : la souffrance ne disparait pas pour autant. La tentation est grande, alors, d'abandonner le chemin. C'est plutôt l'occasion de modifier radicalement notre stratégie.

Nous croyons que notre guérison est une question de temps. Nous nous trompons : elle est une affaire d'espace; elle dépend du lieu intérieur dans lequel nous nous situons. Si notre conscience se trouve dans l'espace de souffrance en nous, il est vain d'espérer qu'elle cesse un jour de souffrir. Mais au prix d'un petit déplacement, elle peut se trouver, instantanément, en un lieu étranger à la souffrance. Ce n'est pas une affaire d'évolution, c'est une décision ici et maintenant.

La difficulté vient d'un paradoxe : se trouver hors de la souffrance suppose d'accepter la souffrance. L'obsession de faire cesser la souffrance nous maintient en effet dans un lieu de tension qui est l'espace même de la souffrance.

Raidis contre l'éventualité de la douleur, tendus vers des causes de soulagement et des opportunités d'anesthésie, nous nous maintenons à la périphérie de nous-mêmes, où, coupés de notre centre vivant, nous ne pouvons qu'être mal. Au contraire, l'acceptation de nos sensations, ici et maintenant, par la détente intérieure qu'elle suscite, nous dépose en ce lieu le plus intérieur de notre être où la souffrance n'est tout simplement pas.

Là règnent la paix et une joie qui n'a pas d'autre cause que le fait d'exister. Alors, nous n'allons plus vers le monde obsédés par ce qui peut nous faire mal ou nous soulager, mais disponibles aux présents qu'il nous offre. Nous ne regardons plus nos frères comme des baumes ou des blessures, mais pour ce qu'ils sont indépendamment de nos besoins. Naît l'émerveillement. Car, pour celui qui se situe dans le coeur paisible de son être, tout est cause de joie.


Denis Marquet

("Nouvelles clés", Juin 2010)



 

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16 mai 2012

La patience - Shantideva

 

 

La patience

 

 

La patience

 

 

1.    Un instant de colère détruit
       Toutes les activités bénéfiques
       Accumulées par beaucoup d'efforts
       Et pendant très longtemps.

 

2.    Il n'existe pas de faute comparable à la colère,
       Et pas de vertu comparable à la patience.
       C'est pourquoi je la cultiverai
       Avec énergie et de multiples façons.

 

3.    Quand cette maladie, la colère, s'empare
       De l'esprit, celui-ci ne connaît pas la paix,
       Ne goûte ni à la joie, ni au bonheur,
       Et est instable et furieux.

 

4.    Mais celui qui, avec effort,
       A complètement vaincu la colère,
       Éprouve un constant bien-être
       Et une joie inaltérable!

 

5.    La colère, se nourrissant du mécontentement
       Issu de la réalisation de ce que je ne veux pas,
       Et de l'insatisfaction de mes désirs,
       Se fortifie et me détruit.

 

6.    C'est pourquoi je détruirai
       Tout ce qui nourrit cette perturbation,
       Elle qui n'a aucune autre fonction
       Que celle de me nuire.

 

7.    Ainsi, quoi qu'il arrive,
       Ma joie ne sera pas troublée,
       Car le mécontentement ne me profite
       En rien et détruit les mérites acquis.

 

8.    Lorsque le feu se propage
       D'une maison à une autre,
       On retire les matières inflammables
       Qui pourraient alimenter sa propagation.

 

9.    De même, lorsque le feu de la colère se propage,
       Je dois immédiatement abandonner
       Tout attachement pouvant l'attiser,
       Afin que les mérites ne partent pas en fumée.

 

10.  S'il existe un remède,
       Pourquoi s'énerver ou s'attrister?
       Et s'il n'en existe pas,
       A quoi bon le mécontentement?

 

11.  Les causes du bonheur apparaissent rarement;
       Les causes de douleur sont grandes.
       Or, c'est de la souffrance que vient le désir de libération;
       Sois donc ferme, mon esprit!

 

12.  Il n'existe rien qui, par accoutumance,
       Ne devienne facile à réaliser;
       Ainsi, en s'habituant aux souffrances légères,
       On arrive à en supporter de grandes.

 

13.  Je resterai patient envers le froid,
       La chaleur, la pluie le vent, la maladie,
       La fatigue, l'emprisonnement ou les coups:
       S'en inquiéter, c'est souffrir d'avantage!

 

14.  Certains, à la vue de leur propre sang,
       Redoublent de vaillance et d'assurance;
       D'autres, à la vue du sang d'un autre,
       Défaillent ou s'évanouissent.

 

15.  Cela vient de la fermeté
       Ou de la faiblesse de l'esprit.
       C'est pourquoi je négligerai la douleur
       Et resterai toujours heureux!

 

16.  La souffrance ne trouble pas
       La lucidité de l'esprit du sage,
       Car il livre combat contre les passions,
       Et cette bataille ne va pas sans douleur.

 

17.  Par ailleurs, la souffrance possède d'excellentes qualités:
       En nous affligeant, elle dissipe l'arrogance,
       Nourrit la compassion envers les êtres du cycle,
       Nous fait éviter les fautes et aimer la vertu.

 

18.  Pour la satisfaction de mes désirs,
       J'ai enduré des millions de fois
       Le feu de la confusion, et cela sans profit,
       Ni pour moi ni pour les autres.

 

19.  Si, au prix de moindres souffrances,
       J'échappe aux supplices de la confusion,
       Je ne peux que me réjouir de ces douleurs
       Qui dissipent le malheur du monde!

 

20.  Je ne m'énerve pas contre les maladies
       Et autres causes de grandes souffrances;
       Pourquoi m'irriterais-je contre les êtres conscients
       Qui agissent eux aussi en raison de conditions?

 

21.  Bien que n'étant pas désirées,
       Les maladies apparaissent;
       De même, sans être voulues, les perturbations,
       Telle la colère, s'élèvent chez les êtres.

 

22.  Par irréflexion, certains s'infligent
       Toutes sortes de tortures:
       Ils se pendent, se jettent dans le vide,
       Et s'intoxiquent de maintes façons.

 

23.  Si, sous l'influence des perturbations,
       Ils vont jusqu'à se détruire eux-mêmes,
       Comment, dans leur confusion,
       Épargneraient-ils les autres?

 

24.  Si leur nature était de nuire à autrui,
       Il ne serait pas plus logique
       De m'irriter contre eux
       Que contre le feu dont la nature est de brûler!

 

25.  Et si ces fautes ne sont que maladies de l'esprit,
       Si les êtres sont naturellement bons,
       M'irriter contre eux n'est pas plus logique
       Que de m'énerver contre un ciel nuageux.

 

26.  La réunion des conditions ne pense pas
       Qu'elle engendre quelque chose,
       Et l'effet produit
       Ne pense pas qu'il est engendré.

 

27.  Ayant compris cela,
       Je resterai calme
       Envers ces phénomènes
       Semblables à des illusions.

 

28.  Ainsi, si l'on voit quelqu'un,
       Ami ou ennemi, agir de façon nuisible,
       Il faut se souvenir: "Cela provient de telles conditions",
       Et demeurer dans la joie.

 

29.  Si tout s'accomplissait
       Selon nos désirs,
       Personne ne souffrirait,
       Car personne ne souhaite la douleur!

 

30.  J'ai moi-même auparavant infligé
       Aux êtres de pareilles souffrances:
       Il est donc juste que ces maux
       Reviennent sur moi qui ai nui aux autres.

 

31.  De plus, c'est en raison
       De mon attachement à mon corps
       Que j'endure ces souffrances:
       Envers qui donc pourrais-je m'irriter?

 

32.  Je n'aime pas la douleur, mais,
       Tel un insensé, j'aime la cause de ma douleur!
       Puisqu'elle provient de mes propres erreurs,
       Pourquoi en vouloir à un autre?

 

33.  Pourquoi ai-je accompli auparavant ces actes
       Qui me valent d'être tourmenté par les autres?
       Puisque ces souffrances dépendent de mes actions,
       Pourquoi en vouloir à d'autres?

 

34.  C'est poussé par mes actions
       Qu'apparaissent mes persécuteurs.
       Grâce à eux, je purifie de nombreuses fautes
       Par la pratique de patience: ils sont donc mes bienfaiteurs!

 

35.  Et leur nuire en retour
       N'aidera personne, que ce soit eux ou moi!
       Ma pratique spirituelle en sera affectée
       Et ma vertu de patience détruite.

 

36.  Puisque l'esprit est immatériel,
       Personne ne peut lui faire de mal,
       Et s'il est affecté par la douleur physique,
       C'est à cause de son attachement au corps.

 

37.  Si le mépris, les injures
       Et les paroles déplaisantes
       Ne peuvent nuire au corps,
       Pourquoi, esprit, t'irriter à ce point?

 

38.  Si mes ennemis sont un obstacle à mes gains,
       Je dois me souvenir que tôt ou tard,
       Je devrai les abandonner,
       Tandis que mes fautes garderont leur force.

 

39.  Mieux vaut mourir aujourd'hui même
       Que de mener longtemps une vie incorrecte.
       On peut rêver un siècle ou un instant de bonheur;
       Mais lorsque l'on se réveille, ce bonheur disparaît.

 

40.  Il en est de même d'une longue
       Ou d'une courte vie:
       Toutes deux s'achèvent
       A l'heure de la mort.

 

41.  Après avoir longtemps savouré les plaisirs,
       Après avoir accumulé les biens,
       Je m'en irai nu et les mains vides,
       Comme un homme dépouillé par les voleurs.

 

42.  Je resterai patient envers ceux
       Qui affaiblissent la confiance que d'autres me portent,
       Puisque ces paroles déplaisantes sont liées
       A la force des perturbations.

 

43.  Je resterai calme envers ceux
       Qui détruisent ou outragent
       Les représentations du Dharma,
       Car les Éveillés et les sages n'en souffrent pas.

 

44.  Je resterai calme envers ceux
       Qui maltraitent les maîtres,
       Proches et amis, en comprenant
       Que cela provient de conditions.

 

45.  Louer les vertus d'autrui
       Est un bonheur délicieux,
       Une source de joie
       Recommandée par les sages.

 

46.  J'ai engendré l'esprit d'éveil
       En souhaitant le bonheur de tous les êtres;
       Comment m'irriter
       Lorsqu'ils le trouvent par eux-même?

 

47.  Puisque je souhaite que tous les êtres
       Deviennent des Éveillés vénérés dans les trois mondes,
       Je me réjouirai lorsque je les verrai
       Recevoir hommages et donations!

 

48.  Et s'il arrive un malheur
       A ceux que tu n'apprécies pas,
       Il n'est rien de plus misérable
       Que de s'en réjouir.

 

49.  Les louanges, la renommée, les honneurs,
       Ne m'apportent ni mérites, force ou santé,
       N'allongent pas d'une seule seconde la vie,
       Et ne contribuent pas au bien-être physique.

 

50.  Les enfants pleurent de tristesse
       Lorsque leurs châteaux de sable sont démolis;
       De même, lorsque réputation et éloges faiblissent,
       Mon esprit est comme celui d'un enfant.

 

51.  "Mais celui qui me loue en est heureux,
       Et ma réputation est cause de ma joie."
       Si je suis heureux de son bonheur,
       Alors je dois l'être dans tous les cas.

 

52.  Pourquoi donc le bonheur qu'il trouve dans son affection
       Pour un autre ne me cause-t-il aucun plaisir?
       Ainsi, la joie que j'éprouve quand on me loue
       Est incohérente et n'est qu'une attitude infantile.

 

53.  Les louanges provoquent la dispersion,
       Nuisent au renoncement du cycle,
       Font jalouser même les personnes vertueuses,
       Et dévastent mes qualités.

 

54.  Donc, ceux qui s'efforcent
       De détruire ma réputation
       Ne sont-ils pas mes bienfaiteurs,
       En protégeant ainsi mon esprit?

 

55.  Les biens et les honneurs sont une chaîne
       Faisant obstacle à ma libération;
       Pourquoi m'irriterais-je
       Envers ceux qui me délivrent de ces liens?

 

56.  J'allais entrer dans la souffrance, et ils sont
       Comme une porte fermée placée entre elle et moi
       Par les bénédictions des Éveillés:
       Comment pourrais-je leur en vouloir?

 

57.  Ces ennemis ne sont pas
       Un obstacle à mes bienfaits,
       Car ce sont eux qui me permettent
       De pratiquer la patience!

 

58.  C'est de ma propre faute
       Si je suis impatient envers eux;
       C'est moi seul qui entrave les mérites
       Que je pourrais acquérir par la pratique de la patience!

 

59.  Ainsi, tel un trésor apparu dans ma maison
       Acquis sans aucun effort,
       Cet ennemi doit m'être cher,
       Car il m'aide à obtenir l'éveil spirituel.

 

60.  C'est pourquoi c'est lui
       Qui doit recevoir en premier
       Les fruits de la pratique de patience,
       Puisqu'il en est la cause.

 

61.  C'est en dépendance de l'hostilité
       De mes ennemis qu'est produite la patience:
       Ainsi dois-je vénérer cet ennemi
       Comme mon maître suprême.

 

62.  Les vertus d'un Éveillé sont issues de la vénération
       Des êtres comme de celle des Vainqueurs.
       Ils ne sont pas égaux dans la grandeur
       De leur intention, mais dans les effets engendrés par elle.

 

63.  Les êtres sont donc semblables aux Éveillés,
       Car comme eux ils permettent d'atteindre l'éveil.
       Mais ils ne sont pas vraiment comparable
       A ces océans de bonté infinie.

 

64.  Qu'une seule parcelle des excellences
       Des qualités sublimes d'un Éveillé apparaisse
       Chez un être, et l'offrande des trois mondes
       Ne suffirait pas pour l'honorer.

 

65.  Or, cette parcelle qui donne naissance
       Aux vertus suprêmes des Éveillés
       Est présente chez les êtres,
       Et il est donc juste de les honorer.

 

66.  D'ailleurs, comment pourrions-nous nous acquitter
       Envers les Éveillés et les bodhisattva,
       Ces amis sincères, ces bienfaiteurs du monde,
       Hormis en plaisant aux êtres?

 

67.  Puisqu'en aidant les êtres, on paie en retour
       Ceux qui se sacrifient et entrent dans les pires enfers,
       Même s'ils me causent de grands tourments
       J'oeuvrerai toujours avec bonté à leur égard.

 

68.  Alors que les maîtres eux-mêmes
       Se dévouent sans réserve pour les êtres,
       Comment pourrais-je les considérer avec orgueil
       Et ne pas être leur esclave?

 

69.  Les Vainqueurs se réjouissent quand les êtres sont heureux;
       Ils sont tristes quand ils souffrent;
       Ainsi, lorsque je les satisfait, les Éveillés sont satisfaits,
       Et quand je les offense, ce sont les Éveillés que j'offense.

 

70.  Ceux allés en la Joie considèrent
       Les êtres du cycle comme eux-même;
       Si ce sont les Vainqueurs qui apparaissent
       Sous la forme des êtres, comment ne pas les respecter?

 

71.  Servir les êtres, c'est servir les Vainqueurs,
       C'est réaliser mon propre bien,
       C'est dissiper la douleur du monde,
       Donc toujours je m'y appliquerai.

 

72.  Ayant bien compris cela, je m'efforcerai
       Par tous les moyens à ce qui est méritoire,
       Afin que tous soient animés d'un esprit bienveillant
       Les uns envers les autres.

 

 

SHANTIDEVA

extrait du Bodhisattvacharyavatara

 

 

Source : cliquer sur ce (lien)

15 mai 2012

Miki Tajima fait danser sa boule de cristal ...

 

 

Miki Tajima

 

 



 

 

 

Lorsque la boule de cristal ne fait plus qu'un avec le jongleur ...

Le site : cliquer sur ce  ( lien )









10 mai 2012

Le simple art de bénir - Pierre Pradervand

 

 

Le simple art de bénir

 

 

Au réveil, bénissez votre journée
car elle déborde déjà d'une abondance de biens
Que vos bénédictions font apparaître.
Car bénir signifie reconnaître le bien infini
qui fait partie intégrante de la trame même de l'univers.
Il n'attend qu'un signe de nous pour se manifester.

En croisant les gens dans la rue, dans le bus,
sur votre lieu de travail, bénissez-les tous.
La paix de votre bénédiction sera la compagne de leur chemin,
et l'aura de son discret parfum une lumière sur leur route.
Bénissez ceux que vous rencontrez dans leur santé,
dans leur travail, leur joie, leur relation au divin, à eux-mêmes et aux autres.
Bénissez-les dans leur abondance et dans leurs finances.
Bénissez-les de toutes les façons concevables,
car de telles bénédictions ne sèment pas seulement les semences
de la guérison mais, un jour, jailliront comme autant de fleurs de joie
dans les espaces arides de votre propre vie.

En vous promenant, bénissez votre village ou votre cité,
ceux qui la gouvernent et ses enseignants,
ses infirmières et ses balayeurs, ses prêtres et ses prostituées.
A l'instant même où quelqu'un exprime la moindre agressivité,
colère ou manque de bonté à votre égard,
répondez avec une bénédiction silencieuse.
Bénissez-les totalement, sincèrement, joyeusement,
car de telles bénédictions sont un bouclier
qui les protège de l'ignorance de leurs méfaits,
et détourne la flèche qui vous est adressée.

Bénir signifie désirer et vouloir inconditionnellement,
totalement et sans réserve aucune le bien illimité
pour les autres et les évènements de la vie
en puisant aux sources les plus profondes et les plus intimes de votre être.
Cela signifie révérer et considérer avec un émerveillement total
ce qui est toujours un don du Créateur
et cela quelles que soient les apparences.
Celui qui est porté par votre bénédiction est mis à part, consacré, entier.
Bénir signifie invoquer la protection divine sur quelqu'un
ou quelque chose, penser avec une reconnaissance profonde à elle,
l'évoquer avec gratitude.
Cela signifie encore appeler le bonheur sur quelqu'un
encore que nous ne soyons jamais la source de la bénédiction,
mais simplement le témoin joyeux de l'abondance de la vie.

Bénir tout et tous, sans discrimination aucune,
constitue la forme ultime du don,
car ceux que vous bénissez ne sauront jamais
d'où vient ce rayon de soleil
qui soudain perça les nuages de leur ciel,
et vous serez rarement témoins de cette lumière dans leur vie.

Quand dans votre journée, quelque événement inattendu vous bouleverse
vous autant que vos plans, éclatez en bénédictions,
car la vie est en train de vous apprendre une leçon,
même si sa coupe peut vous sembler amère.
Car cet événement que vous pensez être si indésirable,
vous l'avez en fait suscité, afin d'apprendre la leçon qui vous échapperait
si vous hésitiez à le bénir.
Les épreuves sont des bénédictions cachées,
et des cohortes d'anges suivent leurs traces.

Bénir signifie reconnaître une beauté omniprésente
cachée aux yeux matériels.
C'est activer la loi universelle de l'attraction qui,
du fond de l'univers, amènera dans votre vie exactement
ce dont vous avez besoin dans le moment présent pour grandir,
progresser, et remplir la coupe de votre joie.

Quand vous passez devant une prison, bénissez ses habitants
dans leur innocence et leur liberté, leur bonté,
la pureté de leur essence et leur pardon inconditionnel.
Car on ne peut qu'être prisonnier de l'image qu'on a de soi-même,
et un homme libre peut marcher sans chaînes dans la cour
d'une prison, tout comme les citoyens d'un pays libre
peuvent être prisonniers quand la peur se tapit dans leur pensée.

Quand vous passez devant un hôpital, bénissez ses patients
dans la plénitude de leur santé,
car même dans leur souffrance et leur maladie,
cette plénitude attend simplement d'être découverte.
Et quand vous voyez une personne en pleurs
ou apparemment brisée par la vie, bénissez-la dans sa vitalité et sa joie :
car les sens ne présentent que l'inverse de la splendeur
et de la perfection ultimes que seul l'oeil intérieur peut percevoir.

Il est impossible de bénir et de juger en même temps.
Alors maintenez en vous ce désir de bénir
comme une incessante résonance intérieure
et comme une perpétuelle prière silencieuse,
car ainsi vous serez de ceux qui procurent la paix,
et, un jour, vous découvrirez partout la face même de Dieu.

P.S.
Et par-dessus tout, n'oubliez pas de bénir cette personne merveilleuse,
totalement belle dans sa vraie nature, et si digne d'amour que vous êtes.


Pierre Pradervand






 

 

 

 

 

10 mai 2012

La clé de la paix mondiale - Amma

 

Mandala de la Paix

 

" Le monde est comme une fleur dont chaque nation est un pétale. Les vertus telles que l'amour, la compassion et la générosité ne sont pas réservées aux individus - elles devraient être l'emblême de chaque nation et l'âme de la société. Il est possible de prendre conscience de l'unité fondamentale de l'humanité tout en conservant notre appartenance à des religions, des sociétés, des races, des cultures et des nations différentes. En réalité, c'est exactement ce que nous devons faire. L'amour est le fondement, la beauté et la plénitude de la vie. Lorsque la conscience de cet amour existe, la paix seule règne.

"Seuls les êtres établis dans la véritable paix intérieure peuvent apporter la paix aux autres. Tant que nous ne nous sommes pas délivrés de la haine et de l'hostilité que nous portons en nous, tous nos efforts pour atteindre une paix durable échoueront. La clé de la paix mondiale se trouve en chaque individu vivant sur cette planète."

"Nous parvenons aujourd'hui à climatiser le monde extérieur, mais il nous reste encore à apprendre comment climatiser notre mental. Il nous faut purifier notre environnement mental. Une transformation durable et bénéfique de la société ne peut-être accomplie qu'en corrigeant le mental humain."


Amma,

au sommet pour la paix des Nations-Unies à l'occasion du millénaire, 2000.




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9 mai 2012

Un coeur et un esprit paisibles et lumineux - Le Bouddha

 

Le penseur"Tous les phénomènes qui se manifestent à nous naissent dans notre coeur et dans notre esprit; ils sont dirigés par le coeur et l'esprit, ils sont fabriqués par le coeur et l'esprit. Si nous parlons ou agissons avec un coeur et un esprit obscurcis, la souffrance s'ensuivra aussi sûrement que la roue du chariot suit la trace des sabots du boeuf qui le tire.

Tous les phénomènes qui se manifestent à nous naissent dans notre coeur et dans notre esprit; ils sont dirigés par le coeur et l'esprit, ils sont fabriqués par le coeur et l'esprit. Si nous parlons ou agissons avec un coeur et un esprit paisibles et lumineux, le bonheur s'ensuivra aussi sûrement que notre ombre qui jamais ne nous quitte."

(Dhammapada, 1-2)

 

 

 

9 mai 2012

Supprimer le chapitre 25 de l'Evangile de Matthieu ? (Jean-Pierre Pairou)

 

SDF en galère

Nous vivons dans un monde où la peur est soigneusement entretenue à des fins plus ou moins avouables. Les médias, l’ambiance générale en période de crise, suscitent des réactions humaines, trop humaines, qui conduisent à la peur de « l’autre », et au désir d’exclusion. Il est vrai que la délinquance augmente en raison du chômage, il est vrai que la misère du monde frappe à nos portes.  Mais nous pourrons construire toutes les prisons du monde, élever des murailles autour de nos frontières, rien n’empêchera le mouvement inéluctable qui conduit les nantis à ce sentiment d’insécurité.

 Alors ? Alors à quoi bon chercher à aider ceux qui risquent de nous spolier, ils sont trop.. trop nombreux, trop violents, trop sales. A quoi bon accueillir ceux qui mettent en danger nos richesses matérielles ou morales ? A quoi bon s’occuper des détenus qui ont bien mérité leurs peines, des réfugiés qui auraient dû rester chez eux, des SDF qui n’avaient qu’à se méfier..

 Alors, nous qui disons suivre Jésus de Nazareth, peut être pourrions-nous nous calfeutrer dans nos églises et dans nos temples ? Y trouver refuge et le «  secours de la religion » ? Nous sommes si bien ensemble à nous remémorer le bon vieux temps où le « Christianisme » officiel remplaçait le souci et la difficulté d’être disciple ! Quelques prières le dimanche et hop ! Nous pouvions rentrer chez nous, heureux du devoir accompli et nous n’y rencontrions ni taulards, ni réfugiés, ni clodos.. rien que des gens fréquentables..

 Ce monde de « Bisounours » n’existe plus.. a-t-il d’ailleurs jamais existé ?

 « Des pauvres, en effet, vous en avez toujours avec vous » Mat. 26, 11., dit Celui que nous voulons servir.

 Alors, pour ne pas être dérangés, il m’a été suggéré par un ami, et j’ai trouvé cela fort pertinent, de supprimer le chapitre 25 de l’Evangile de Matthieu. Vous savez, celui où il est dit « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger..j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, en prison et vous êtes venus à moi.. » Mat 25, 16 et plus loin « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » Mat. 25,40.

Arrachons ces pages gênantes, perturbantes, et restons-en à nos heureux dimanches !! Nous serons entre nous, surs de notre bon droit, oublieux de tous ceux pour lesquels Jésus est venu, qu’on les nomme publicains, collecteurs d’impôts, prostituées ou taulards, sans-papiers, SDF.. mais tellement en sécurité.. !

A moins que..

Jean-Pierre PAIROU

(aumônier protestant en système carcéral)

 

28 fevrier 2012



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